La démission de Nicolas Hulot n’est pas un coup d’arrêt, elle doit nous faire accélérer la transition écologique
La question essentielle que pose ce geste est celle de savoir si une écologie de gouvernement est possible.
Tribune cosignée par Barbara Pompili, députée LREM, présidente de la commission du développement durable et les députés LAREM de la commission
Nous, députés LAREM de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, pouvons avoir des avis divers sur la décision du ministre Hulot. Mais tous nous pensons que le combat au sein de nos institutions doit continuer.
Si cette démission doit avoir une utilité, cela doit être celle d’accélérer la transition, de redéfinir nos arbitrages, et de mieux classer nos priorités. Nous voulons continuer à prendre notre part en tant que parlementaires en première ligne sur ces enjeux. Nous voulons être plus entendus.
La question essentielle que pose ce geste est celle de savoir si une écologie de gouvernement est possible. Est-elle utile? Ou bien alors pense-t-on que seules les ONG, les associations et les entreprises ont la solution?
Nous pensons que chacun, du citoyen à l’État en passant par les associations, les collectivités locales et les entreprises, détient une part des solutions.
Il y a tant à faire pour transformer notre économie, nos modèles de société et nos habitudes individuelles que le rythme de l’action politique paraîtra toujours trop lent au regard des enjeux auxquels nous sommes confrontés. Mais nous croyons en notre mission d’impulsion, de contrôle, d’interpellation du gouvernement. Nous croyons en notre rôle de législateur: transformer en profondeur sans brutaliser tout en résistant aux compromissions. Pour cela, il nous faudra nous améliorer collectivement pour mieux prioriser, mieux inciter, mieux arbitrer. Admettre que choisir, c’est renoncer et le faire en connaissance de cause.
Cela doit dépasser les clivages partisans. Cette cause commune par son universalité et son urgence doit nous rassembler en tant qu’humains et citoyens plutôt que nous diviser en tant qu’élus. C’est déjà le cas régulièrement dans notre commission, naturellement plus encline à cette union nationale que d’autres.
En aucun cas le choix de Nicolas Hulot ne peut être un gage donné à tous les antisystèmes destructeurs et stériles, en aucun cas cela ne sera pour nous la fin de l’écologie de gouvernement, car elle dépasse largement une personne, une majorité partisane ou même un seul pays.
La majorité à la Commission, la majorité à l’Assemblée, et au-delà tout l’hémicycle n’a jamais été dans l’Histoire autant concerné et propositionnel sur les questions écologiques. Les mentalités ont changé et continuent de changer. Nous le savions déjà, et nous le savons encore, le temps presse, c’est une course contre la montre pour la survie de l’humanité.
Oui, il faut accélérer et profondément transformer, et la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire doit être un éclaireur. Elle doit irriguer les autres commissions parlementaires et au-delà pousser à ce que toutes les politiques publiques intègrent cette priorité absolue. Cette dernière année n’a pas été vaine, loin de là, celle qui s’ouvre doit être encore plus accomplie. Nous devons faire plus pour le climat, la biodiversité, l’environnement, pour notre avenir commun.
Barbara Pompili, députée LREM, présidente de la commission du développement durable
et les députés LREM de la commission :
Jean-François Cesarini, Bérangère Abba, Christophe Arend, Pascale Boyer, Danielle Brulebois, Stéphane Buchou, Lionel Causse, Jean-Charles Colas Roy, Bérangère Couillard, Yolaine De Courson, Jennifer De Temmerman, Loïc Dombreval, Jean-Luc Fugit, Laurence Gayte, Stéphanie Kerbarh, Sandrine Le Feur, Laurence Maillart Méhaignerie, Sandra Marsaud, Marjolaine Meynier-Millefert, Sophie Panonacle, Zivka Park, Alain Perea, Patrice Perrot, Véronique Riotton, Laurianne Rossi, Nathalie Sarles, Vincent Thiébaut, Frédérique Tuffnell, Jean-Marc Zulesi