Les députés de la Commission Développement Durable au G7 Environnement.
Dans le cadre du G7 Environnement à Metz, les députés de la Commission Développement durable et aménagement du territoire ont délocalisé ce lundi leurs réunions de travail dans la ville. Ils profitent ainsi de l’expertise et de la présence de différents acteurs de la société civile au G7.
Cette année, la France préside le G7, la réunion des chefs d’Etats des sept plus grandes puissances économiques du globe. Avant leur rencontre se tiennent généralement de « petits G7 » préparatoires portant sur des thématiques spécifiques, comme l’environnement, la défense, ou l’économie. Le G7 Environnement avait lieu, ce dimanche 5 et ce lundi 6 mai, à Metz. Autour des ministres de l’écologie des sept plus grandes puissances, les représentants d’autres nations, comme le Mexique, le Chili, le Gabon, les Fidji, l’Indonésie et même des représentants de l’Union européenne.
Les députés de la Commission Développement durable de l’Assemblée nationale se sont eux aussi retrouvés dans la métropole mosellane. En plus de participer à quelques évènements de ce G7, ils ont bénéficié de la présence d’acteurs de la société civile qu’ils ont ainsi pu auditionner.
Quatre priorités pour la biodiversité et le climat.
Les auditions ont plus ou moins suivi les grandes priorités qui axent ce G7. La première vise à lutter contre les inégalités sociales, économiques et de genres par la transitions écologique. Il s’agit là d’une priorité de la Présidence française du G7, qui s’intègre tout à fait au travail de la commission Développement durable. Car le dérèglement climatique, les inondations, l’érosion des sols et les conséquences de la pollution sur la santé touchent plus particulièrement les populations vulnérables, y compris en France. Les autres priorités s’intègrent également dans une vision large de l’écologie. Elles vont du soutien des alertes scientifiques à la mobilisation pour la biodiversité et le climat, en passant par le développent et la mise en place des solutions concrètes. Autant d’éléments étudiés ce lundi, qui devraient alimenter et continuer d’alimenter l’action législative des membres de la Commission.
Qui sont les experts?
Parmi les experts présents au G7, on retrouve des profils et des compétences très variés. Isabelle Delannoy, agronome, auteure de « L’économie symbiotique », co-scénariste du film «Home», a notamment pris la parole devant les députés, dans une salle du musée Pompidou de Metz, pour évoquer les problématiques de biodiversité. Benki Piyãko, représentant politique et spirituel du peuple autochtone Ashaninka au Brésil a, lui, témoigné du bouleversement des écosystèmes qu’entrainent les grands mouvements de déforestation. Comme devant les représentants du G7, il a plaidé pour « une gouvernance qui intègre et respecte la nature et la biodiversité ».
Enfin Cyril Dion journaliste, éditeur, auteur de livres et de films (Demain, Après Demain), a conclu les échanges ; lui aussi sur la place centrale de la biodiversités dans le changement climatique. Bien que ces experts ne soient pas forcément des scientifiques reconnus, chacun a fait valoir des observations et savoirs pragmatiques tout à fait légitimes. Ils devraient permettre aux députés de mieux appréhender les évolutions climatiques et environnementales qui se jouent actuellement.
Metz une ville à la pointe.
Cette délocalisation a aussi été l’occasion pour les députés de visiter le siège de l’Usine d’électricité de Metz (UEM). La régie est la première entreprise locale de distribution d’électricité et de gaz en France, et la ville de Metz en est l’actionnaire majoritaire. Sa filiale, EFluid, développe un ensemble de produits devant permettre une meilleure gestion de la production, la distribution et la consommation d’électricité, de gaz, de chauffage urbain et d’eau. Des technologies innovantes et importantes à l’avenir, puisque l’efficacité énergétique est l’un des gages du développement durable.
La ville de Metz est un foyer d’initiatives politiques et citoyennes en matière de protection de la biodiversité en milieu urbain, ce qui lui a valu la décision d’y établir le G7 Environnement. Michel Koenig, directeur du pôle « Parcs, jardins et espaces naturels » de la métropole a ainsi pu présenter aux parlementaires le projet SESAME (Services Ecosystémiques rendus par les Arbres Modulés selon l’Essence), à l’origine d’une Charte de l’Arbre. Sélectionnant, en fonction de leurs besoins, les espèces d’arbres et d’arbustes que la ville de Metz intègre dans son paysage urbain, le projet devrait, à terme, permettre de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre.
Concernant les initiatives qui émanent de la société civile, deux projets ont été présentés aux parlementaires. Le premier, Les Coquelicots, est un espace naturel mêlant sur 8300 mètres carrés potagers, vergés, bois, ruches etc. Porté par l’association Connaître et protéger la nature, l’objectif est de réintroduire la faune et la flore dans l’espace urbain, tout en développant un projet pédagogique et éco-citoyen avec un espace bibliothèque, des labo-sciences et des cuisines. Le second, la Ferme urbaine de Borny, installe depuis deux ans une ferme au centre de la ville. Cette exploitation urbaine allie maraichage biologique, élevage d’animaux et vente de produits bio locaux. Un projet pédagogique, qui participe aussi au développement des circuits courts, partie intégrante du développement durable.