Le Président de la République a annoncé, mardi 26 mai, un plan de soutien et de relance de 8 milliards d’euros en faveur de la filière automobile à l’occasion d’un déplacement dans une usine Valeo à Étaples (Pas-de-Calais).
« Le défi de l’automobile est un défi de l’identité française, pour l’emploi et la situation économique et sociale de notre pays » Emmanuel Macron
Lire le plan de soutien à l’automobile pour une industrie verte et compétitive
Le plan « historique » présenté par Emmanuel Macron, aux côtés de Bruno Le Maire et Élisabeth Borne, touche à la fois à la souveraineté industrielle automobile et à la sauvegarde de l’emploi industriel, à la transition vers les véhicules propres et à la préservation de la compétitivité du secteur automobile.
Le secteur représente 400.000 emplois directs en France (4.000 entreprises et 16% du chiffre d’affaires de l’industrie).
Face à la crise, la première réponse de l’État a été de préserver les salariés et les entreprises :
– 1500 sites industriels en chômage partiel pour 250.000 salariés
– 300 millions de prêts garantis par l’État aux entreprises du secteur
Un plan avec trois grands objectifs
- Faire en sorte qu’aucun modèle produit en France ne quitte le territoire français en production : « défendre notre tissu industriel ».
- Augmenter la valeur ajoutée produite en France : « défi de la modernisation de l’électrique et de l’autonome ».
- Porter l’ambition écologique en maximisant les activités en France sur ces secteurs.
Objectif majeur d’ici à 2025 : faire de la France la première nation productrice de véhicules propres en Europe, en portant la production annuelle à plus d’1million de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hybrides.
Soutenir la demande et la transition écologique dans l’automobile
- Bonus écologique porté à 7.000€ pour l’achat d’un véhicule électrique par un particulier.Il sera de 5.000€ pour les entreprises et les collectivités. Prime bonifiée dans les zones à faibles émissions. Avec une accélération du déploiement des bornes électriques dès 2021 avec l’objectif de 100.000 bornes (fixé initialement à 2022).
- Renforcement de la prime à la conversion(« prime à la casse ») pour l’achat de modèles essence ou diesel récents, neufs ou d’occasion, afin d’écouler les stocks importants de véhicules invendus (plus de 400.000 véhicules en mai). Plus des ¾ des Français pourront en bénéficier (revenu fiscal de référence inférieur à 18.000€ nets)
– Le montant de la prime d’État sera de 3.000€ pour tout type de véhicule et 5.000€ pour un véhicule électrique.
– Dispositif exceptionnel disponible à partir du 1er juin pour les 200.000 premiers véhicules achetés.
– Effort de plus d’1 milliard d’euros consenti par l’État pour soutenir la demande.
Investir pour produire en France les véhicules de demain
C’est indispensable pour préserver notre empreinte industrielle, nos emplois et en créer de nouveaux.
Pour moderniser les chaînes de production :
- 200 M€ de subventions publiques pour les équipementiers et sous-traitants dans leur transformation et montée en gamme.
- Création d’un fonds investissement de 600 M€ pour intervenir en fonds propres sur l’ensemble des entreprises de la filière (400 M€ venant de l’État, 100M€ des deux grands constructeurs français). Trois objectifs : moderniser l’ensemble de la filière, consolider notamment les petits sous-traitants, soutenir en fonds propres des PME pour éviter les faillites.
- Investir pour soutenir l’innovation, la R&D : 150 M€ mobilisés dès cet été pour contribuer à l’effort de relance de la filière.
Pacte entre l’État, les entreprises et les salariés du secteur
Au total, l’État va consacrer 8 milliards d’aides à l’ensemble des acteurs de la filière.
- En contrepartie, les constructeurs ont pris des engagements forts pour relocaliser la production à valeur ajoutée en France et à consolider/maintenir la totalité de la production dans notre territoire :
– PSA va fortement augmenter sa production de véhicules électriques et hybrides sur le sol français. En 2019, aucune production de ce type. En 2021, objectif de 130.000 véhicules produits, soit un investissement de 360 M€ de PSA d’ici à 2022 sur les sites de Poissy, Rennes et Sochaux (production de la 3008 électrique).
– Renault s’est engagé à tripler sa production de véhicules électriques d’ici à 2022 (x4 d’ici à 2024), avec un objectif de 240.000 unités. Le nouveau moteur électrique de 100 K/W de l’Alliance Renault-Nissan sera développé à Cléon, en France.
- « Airbus de la batterie »
– Comme PSA et Total, Renault va rejoindre le programme européen de batterie (« Airbus de la batterie »).
– Cet engagement au service de la transition écologique se fera par le biais d’une coopération avec les constructeurs allemands, permettant de fabriquer, en France, 40% des véhicules électriques (batteries + cellules).
- Michelin et Faurecia vont développer la pile hydrogène en France(50M€ d’investissements par an, 150 M€ de R&D et plus de 200 emplois crées).
- L’équipementier Valeo va développer un projet à hauteur de 100M€, dont 40% seront apportés par l’État. L’usine de l’équipementier Valeo à Étaples incarne un succès français dans les technologies électriques et un modèle d’industrie du futur. Elle fabrique notamment des alternateurs et des moteurs électriques pour des petits véhicules de ville. Le site exporte 80% de sa production.
Enfin, le Président de la République a tenu à saluer l’engagement des salariés de la filière durant la crise et le dialogue social qui l’a accompagné au sein des entreprises.
Rappel : le Président de la République a reçu, mardi 26 mai en matinée, le PDG de Renault, Jean-Dominique Sénard, qui doit annoncer, en fin de semaine, un plan d’économies de deux milliards d’euros. Le groupe automobile, dont l’État détient 15% du capital, a sollicité un prêt garanti par l’État de 5 milliards d’euros. Emmanuel Macron s’est également entretenu avec les acteurs de la filière automobile : constructeurs, équipementiers et partenaires sociaux.