Plan de relance du secteur de l’apprentissage touché par la crise du Covid-19
Face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19, le ministère du Travail a annoncé, jeudi 4 juin à l’issue d’une réunion du Président de la République avec les partenaires sociaux, la mise en place d’un plan de relance l’apprentissage.
Conséquence de la crise actuelle, les différents scénarios font état d’une baisse de 20% des nouveaux apprentis à la rentrée de septembre 2020, voire de 40% dans certains secteurs comme l’hôtellerie-restauration, le tourisme, l’aéronautique ou l’automobile.
Pour rappel, l’apprentissage avait battu des records historiques avec 485.000 contrats enregistrés fin 2019 (+16 % sur un an). L’objectif est de maintenir cette dynamique.
Le plan de relance de l’apprentissage comprend ainsi quatre mesures clés.
Une aide financière de 5.000€ à 8.000€ à l’embauche d’apprentis
- Cette prime sera versée entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021 aux entreprises qui embauchent des alternants titulaires d’un CAP ou d’une licence professionnelle.
- Le montant de cette prime sera de 5.000 euros pour l’embauche d’alternants de moins de 18 ans ou de 8.000 euros pour les alternants majeurs.
- Elle sera versée sans condition dans les entreprises de moins de 250 salariés.
- En revanche, pour les plus grandes entreprises (environ 7.000), elles devront justifier d’un taux de 5% d’alternants dans leurs effectifs d’ici à 2021 pour profiter de cette aide. Sinon, elles devront la rembourser.
- Grâce à cette mesure, un alternant de 20 ans ou moins n’aura aucun coût (salaire et charges sociales) pour l’entreprise. Entre 21 et 25 ans, le coût sera de 175 euros par mois.
- L’objectif de cette mesure est maintenir le niveau d’embauche d’alternants au même niveau (historique) que l’an dernier.
Six mois pour trouver un contrat d’apprentissage
- Cette mesure, qui vise à aider directement les jeunes apprentis qui recherchent un emploi, pérennise une disposition prise pendant le confinement.
- Ainsi, les jeunes qui n’ont pas pu signer de contrat d’apprentissage vont bénéficier d’une durée prolongée pour rester dans leur centre de formation, soit 6 mois au lieu de 3 mois prévus par la loi “Avenir professionnel”). Un apprenti, qui s’inscrit en septembre prochain dans un centre de formation, aura donc jusqu’au 28 février 2021 pour trouver une entreprise.
Cette mesure, comme la première, sera intégrée au 3ème projet de loi de finances rectificative, qui sera présenté ce mercredi 10 juin en Conseil des ministres.
Une offre garantie sur Parcousup ou Affelnet
- L’État appelle à une mobilisation générale dans tous les territoires. Objectif : maintenir le même niveau de contrats d’apprentissage qu’en 2019 (368 000 contrats signés).
- Cette mobilisation territoriale doit permettre à chaque jeune, qui a fait un vœu via Parcoursup ou Affelnet pour aller en apprentissage, d’avoir une place assurée en entreprise.
- Tous les acteurs locaux seront mobilisés, des régions et départements aux agences de Pôle emploi.
Un ordinateur portable entièrement financé
- La dernière mesure du plan vise à favoriser l’équipement numérique des CFA. Ainsi, l’aide au premier équipement de 500 euros mise en place par la réforme de septembre 2018 pourra servir à l’achat d’équipement informatique (ordinateurs portables ou tablettes à destination des apprentis).
- Pendant le confinement, 10% des apprentis n’ont pu suivre leur formation à distance, faute d’équipement technologique.