2023 – la grande transformation du travail – état des lieux

François Bayrou, Haut-commissaire au plan propose une étude sur la crise de la reconnaissance et du sens du travail

 

Le travail est central dans la vie de la plupart de nos contemporains. La charte de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) énonce que le travail remplit 3 fonctions : Il donne aux individus un titre au partage des richesses (il a une fonction rémunératrice) ; il leur permet de « réaliser pleinement leur potentiel humain », dans la mesure où il est un lieu d’expression de la personnalité ; enfin, il est un lieu privilégié de construction de liens sociaux. On pourrait ajouter qu’il contribue au développement de notre société, y compris dans la prise en charge de la solidarité.

 

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La question de la crise du travail

Si les Français expriment une satisfaction globale envers leur travail, (77% d’entre eux, 110 satisfaits), la question de la « crise du travail » est devenue sensible en France. La modification du rapport au travail est un phénomène commun à plusieurs pays occidentaux, mais elle prend des formes spécifiques en France, que la pandémie du COVID- 19 et les épisodes de confinement ont catalysées : les épisodes de confinement, le télétravail, le soutien important de la puissance publique aux entreprises et aux actifs ont changé notre rapport au travail. La société française n’a pas connu de « grande démission » comme aux États-Unis, mais elle a mis à jour ses frustrations et ses attentes, en particulier chez les plus jeunes. (15- 30 ans), fer-de-lance de l’évolution du rapport au travail.

Or, le travail est essentiel pour notre société : pour répondre à ses besoins économiques, d’une part, notamment face aux trois grandes transitions que nous sommes en train de vivre (climatique, démographique., numérique) ; pour assurer, d’autre part, le financement de la protection sociale de ses membres. Si le travail est aujourd’hui source de déceptions ou de lassitude, son rôle central dans la vie des individus de notre société exige d’identifier les facteurs de tension.

Une évolution de la perception du travail

Au compromis fordiste des Trente glorieuses, fondé sur une rémunération satisfaisante susceptible de compenser une forte subordination dans les relations de travail, succède un rapport au travail marqué, certes. Par un désir de stabilité et de rémunération suffisante, mais également par de nouvelles aspirations. Des attentes s’expriment bien – comme auparavant – envers la dimension matérielle du travail (stabilité pour les plus jeunes, rémunération pour les générations plus âgées) mais elles se doublent d’aspirations fortes concernant ses dimensions « épanouissante » et « socialisatrice » : liberté vis-à-vis du travail (équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle)., autonomie à l’intérieur du travail (responsabilisation, télétravail), sens (sentiment d’utilité, mobilité professionnelle) et reconnaissance (par le management et par les pairs).

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