La réunion publique sur les violences intrafamiliales, intitulée « Violences Intrafamiliales : Protéger, Accompagner, Prévenir », s’est tenue le jeudi 26 juin 2025 à 19h30 au Foyer Saint Nicolas à Haguenau. Organisée par Vincent THIÉBAUT, député de la 9ème circonscription du Bas-Rhin, cette réunion visait à sensibiliser le public et à réunir les principaux acteurs impliqués dans la lutte contre les violences intrafamiliales. Cette initiative s’inscrit dans la continuité du plan Grenelle de 2019 et répond à une augmentation alarmante des cas de violences conjugales et intrafamiliales en France. Retrouvez le compte-rendu à la fin de cet article.

Les violences conjugales et intrafamiliales représentent un enjeu majeur en France. En 2023, les services de sécurité ont recensé 271 000 victimes de violences perpétrées par un partenaire ou un ex-partenaire, marquant une hausse significative par rapport aux années précédentes. Les violences intrafamiliales ont concerné 82 800 victimes, incluant des violences physiques et sexuelles, avec une augmentation de 14% sur un an. Ces chiffres soulignent l’urgence d’agir contre ces violences qui affectent principalement les femmes, représentant 85% des victimes.

Rappel sur les Violences Intrafamiliales

Les violences intrafamiliales désignent tout acte de violence physique, sexuelle, psychologique ou économique perpétré au sein d’un foyer. Ces violences peuvent toucher tous les membres de la famille, y compris les enfants, et ont des conséquences graves et durables sur la santé physique et mentale des victimes. Il est crucial de reconnaître les signes de ces violences et de savoir comment agir pour protéger les victimes et prévenir de nouveaux cas.

Les intervenants et leurs structures

La réunion a réuni plusieurs intervenants clés, dont :

  • Général Gwendal DURAND, Commandant du groupement de gendarmerie départementale du Bas-Rhin, qui a présenté les initiatives de la Gendarmerie Nationale pour lutter contre les violences intrafamiliales.
  • Sophie BOHN, Déléguée départementale aux droits des femmes, Préfecture du Bas-Rhin, qui a parlé des mesures de coordination et de financement mises en place par la préfecture.
  • Christophe MECHINE, Directeur du Centre Communal d’Action Sociale de la ville de Haguenau (CCAS), qui a présenté les initiatives locales pour soutenir les victimes.
  • Isabelle DOLLINGER et Kim LIEM, représentant la Collectivité Européenne d’Alsace, qui ont évoqué les espaces solidarités et les travailleurs sociaux en Alsace.
  • Raymond BRICLOT, Commandant de Police, Chef de circonscription Sécurité publique de Haguenau, qui a parlé des initiatives de la Police Nationale.
  • Léa TOLEDANO, Présidente du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles du Bas-Rhin (CIDFF67), qui a présenté les services offerts par le CIDFF.
  • Thomas FOERHLE, Directeur de SOS Femmes Solidarité 67, qui a parlé des services d’hébergement et d’accompagnement pour les victimes.

En plus des mesures prises dans la cadre du Plan Grenelle de 2019, chaque structure a mis en place leurs propres mesures afin d’appuyer la lutte contre les violences intrafamiliales.

La gendarmerie a mis en place :

  • un programme de formation à trois niveaux pour mieux préparer les gendarmes à gérer les cas de violences intrafamiliales. Avec un socle de formation pour tous les gendarmes, une formation intermédiaire pour 600 gendarmes spécialisés dans la prise en charge des victimes, et un niveau d’expertise avec des enquêteurs spécialisés dans la protection des familles ;
  • une brigade de protection des familles dont les brigades de protection juvénile ont été transformées en brigades de protection des familles, avec des enquêteurs spécialisés pour traiter les cas de violences intrafamiliales (6 enquêteurs sur le territoire bas-rhinois) ;
  • des salles d’auditions pour victimes mineures afin de recueillir leurs témoignages dans un environnement adapté et sécurisé ;
  • des appartements dédiés à l’accueil des victimes, à Bouxwiller par exemple, offrant un refuge sûr et temporaire ;
  • trois intervenantes sociales qui sont affectées à la gendarmerie pour fournir un soutien supplémentaire aux victimes.

La Préfecture a mise en place : 

  • la coordination et le financement des structures et projets visant à lutter contre les violences intrafamiliales, notamment dans la mise en œuvre des mesures du plan Grenelle ;
  • la supervision de la formation des professionnels, y compris les forces de l’ordre, les professionnels de santé et les travailleurs sociaux, pour améliorer la prise en charge des victimes ;
  • le renforcement et la mise en œuvre des téléphones grave danger pour les victimes, ainsi que des bracelets anti-rapprochement pour protéger les victimes de violences ;
  • l’organisation de campagnes de sensibilisation pour informer le public sur les violences intrafamiliales et les ressources disponibles pour les victimes.

Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) a mis en place : 

  •  le dispositif « Angela », permettant aux victimes de violences de se réfugier chez des commerçants affichant le macaron Angela, qui peuvent ensuite alerter les forces de l’ordre ;
  • des cours de self-défense gratuits pour les femmes afin de leur donner les moyens de se protéger.
  • une commission violence sexiste et sexuelle pour mettre en avant les acteurs locaux et améliorer la collaboration entre les différentes structures impliquées dans la lutte contre les violences intrafamiliales ;
  • les assises des solidarités en organisation des événements pour réunir les acteurs du secteur social et mettre en œuvre des actions spécifiques contre les violences intrafamiliales.

La Collectivité Européenne d’Alsace (CEA) a mis en place :

  • la gestion de 157 espaces solidarités en Alsace, offrant un soutien et des services aux victimes de violences intrafamiliales ;
  • la coordination de 300 travailleurs sociaux en Alsace, dont 88 professionnels sociaux et 26 professionnels de la protection maternelle et infantile, pour fournir un soutien aux victimes et à leurs familles ;
  • des soutien financier aux associations locales luttant contre les violences intrafamiliales ;
  • Réseau de professionnels : Mise en place d’un réseau de professionnels pour améliorer la collaboration et l’efficacité des interventions ;
  • des programmes de prévention pour sensibiliser le public et réduire les cas de violences intrafamiliales ;
  • le soutien aux victimes avec la coordination des services sociaux et des associations pour fournir un soutien aux victimes, y compris un accompagnement psychologique et social ;
  • le co-financement de six postes à l’échelle alsacienne pour renforcer les services de soutien aux victimes ;
  • le travail en collaboration avec les associations locales pour améliorer les services offerts aux victimes et à leurs familles.

La Police Nationale a mis en place : 

  • des formations pour les policiers afin de mieux les préparer à gérer les cas de violences intrafamiliales ;
  • des conventions avec les hôpitaux pour signaler les cas suspects de violences intrafamiliales et alerter la police ;
  • un classement des plaintes pour violences intrafamiliales et de mesures pour réduire le nombre de plaintes classées sans suite ;
  • d’ordonnances de protection pour les victimes de violences intrafamiliales ;
  • le Téléphones Grave Danger et bracelets anti-rapprochement pour protéger les victimes.

Le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Famille du Bas-Rhin (CIDFF) :

  • un accès au droit inconditionnel, anonyme et gratuit pour les femmes victimes de violences ;
  • un accompagnement social et d’un service d’accès à l’emploi pour aider les victimes à reconstruire leur vie ;
  • des services de médiation familiale pour aider les familles à résoudre les conflits de manière pacifique ;
  • l’organisation d’interventions dans les écoles pour sensibiliser les jeunes aux questions de consentement, d’égalité et de violences intrafamiliales ;
  • des permanences psychologiques pour accueillir les femmes et les enfants victimes de violences, bien que ces services aient dû cesser faute de financement ;
  • des stages pour les auteurs de violences intrafamiliales afin de les aider à comprendre et à changer leurs comportements – 6 modules de 2h.

L’Association SOS Femmes Solidarité 67 :

  • la gestion de quatre services d’abri d’hébergement d’urgence et d’insertion, offrant 150 places privatisées pour les femmes et les enfants victimes de violences dans le Bas-Rhin ;
  • un accueil de jour labellisé par la préfecture pour offrir un soutien et des services aux victimes ;
  • des formations pour les professionnels afin de mieux les préparer à gérer les cas de violences intrafamiliales ;
  • un espace de réflexion en lien avec le numéro national 3919 pour offrir un soutien et des conseils aux victimes ;
  • la promotion et utilisation du numéro national 3919, disponible 24h/24 et 7j/7, pour offrir un soutien et des conseils aux victimes de violences intrafamiliales ;
  • un accompagnement complet aux victimes, y compris un soutien psychologique et social, pour les aider à reconstruire leur vie.

Questions et Réponses

Lors de la réunion, plusieurs questions ont été posées par le public, notamment sur l’efficacité des mesures mises en place et les moyens disponibles pour les victimes. Les intervenants ont répondu de manière détaillée, soulignant les efforts continus pour améliorer la protection et l’accompagnement des victimes.

Conclusion

La réunion publique a été un succès grâce à la participation active de tous les intervenants et du public. Elle a permis de sensibiliser davantage sur les violences intrafamiliales et de présenter les mesures mises en place pour protéger, accompagner et prévenir ces violences. Nous restons engagés dans cette lutte et continuerons à travailler ensemble pour un avenir sans violences intrafamiliales.

Remerciements

Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à tous les intervenants pour leurs contributions précieuses et leur engagement dans la lutte contre les violences intrafamiliales. Un grand merci également au public venu nombreux pour échanger et partager leurs préoccupations. Votre participation active est essentielle pour faire avancer cette cause cruciale.

Télécharger et lire le compte-rendu ICI