Emmanuel Macron, Président de la République et le gouvernement français ont été très réactif.
Vincent THIÉBAUT – député de la 9° circonscription du Bas-Rhin déclare :
Emmanuel Macron, Président de la République, et le Gouvernement assure une présence forte dans la résolution de ce conflit en Ukraine, notamment avec l’Union Européenne. La France est à la hauteur de sa tradition d’accueil des populations en souffrance dans les pays en état de guerre.
Grâce à la coordination organisée par la Préfecture du Bas-Rhin et ses services sous la conduite de Josiane Chevalier, préfète, nous accueillons, en toute sécurité et avec tous les accompagnements nécessaires, les milliers de déplacés ukrainiens qui arrivent dans le Bas-Rhin.
Je tiens à remercier au nom de la représentation nationale les citoyens, les associations, les élus, les communes, la Collectivité Européenne d’Alsace, la Région Grand Est et l’ensemble de leurs services pour leur généreuse mobilisation envers les 2000 réfugiés et déplacés ukrainiens déjà arrivés (plus de 200 en Alsace du Nord) (chiffres au 21 mars 2022).
Une mention très particulière à l’humanité des citoyennes et citoyens, à leur élan de générosité et aussi à la réactivité de la Protection civile du Bas-Rhin, également aux élus de nos communes pour leur mobilisation.
Situation en France
Depuis début mars, et quelques jours seulement du départ de l’attaque de la Fédération de Russie envahissant l’Ukraine,Emmanuel Macron, Président de la République a pris un engagement pour la France d’accueillir rapidement 100 000 réfugiés en France.
Le flux de réfugiés venus d’Ukraine est difficile à appréhender et sera d’une durée inconnue.
Situation dans le Bas-Rhin
Strasbourg est une des portes d’entrée des réfugiés en France pour plusieurs raisons :
- La présence d’une forte communauté ukrainienne dans le Bas-Rhin ;
- Le pôle européen que représente Strasbourg, capitale de l’Europe et ses institutions ;
- Une entrée routière et ferroviaire naturelle entre les pays de l’est de l’Europe et la France.
Les réfugiés actuellement arrivés sont très majoritairement des femmes et des enfants avec quelques hommes (les hommes avec des familles supérieures à trois enfants ont été autorisés par l’Ukraine à ne pas rejoindre les forces armées). Les mineurs isolés qui arrivent font l’objet d’une attention toute particulière.
Au 21 mars, 2000 réfugiés ukrainiens ont été accueillis dont 500 ont été redirigés vers d’autres départements.
Principe des actions mises en place dans le Bas-Rhin
L’approche de la préfecture et des services de l’État est définie avec plusieurs principes :
- Une réactivité très forte par une capacité à répondre à une situation urgente ;
- La mise en place d’une politique de prise en charge globale :
- Accueil par la mise en place d’un hub humanitaire à Strasbourg (Salle de la Bourse) ;
- Règlement du statut et de la situation administrative des réfugiés par des équipes spécialisés ;
- Organisation de l’hébergement d’urgence ;
- 1ère évaluation de l’état sanitaire et psychologique avec les services de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la Croix-Rouge ;
- La mise en place d’un dispositif d’urgence médico-psychologique (CUMP) afin d’assurer la prise en charge des victimes confrontées à un événement psycho-traumatisant (blessures psychiques individuelles ou collectives, immédiates ou différées, aiguës ou chroniques) ;
- Organisation de l’hébergement pérenne ;
- Un rôle de coordination avec les communes, les ECPI, la Collectivité Européenne d’Alsace et la Région Grand Est ;
- Assurer une vigilance pour la sureté et la sécurité du territoire français.
Moyens mis en place dans le Bas-Rhin
La préfecture et les 4 sous-préfectures du Bas-Rhin (arrondissements de Haguenau-Wissembourg, de Molsheim, de Saverne, de Sélestat-Erstein se sont organisées pour l’accueil des réfugiés. Des personnes ont été déployés à cet accueil spécifique avec la création d’une cellule Ukraine dans chaque sous-préfecture en liaison avec la cellule Ukraine de la Préfecture du Grand Est et du Bas-Rhin. Cette cellule départementale est en liaison permanente au niveau national avec la nomination d’un préfet coordinateur et des interlocuteurs nationaux, par exemple le Directeur général des étrangers en France, ….
La préfecture du Bas-Rhin travaille conjointement avec les services de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), avec la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM), l’Agence Régionale de Santé (ARS), les communes, la Collectivité Européenne d’Alsace, la Région Grand Est et la Préfecture du Grand Est et du Bas-Rhin, …
Dès début mars, le hub humanitaire a été mis en place dans la configuration décrite ci-dessus. Lorsque le hub est fermé (la nuit), la Croix-Rouge assure une prise en charge à la gare de Strasbourg.
Cette organisation est évolutive et réactive.
Nos voisins allemands ont mis en place des structures et actions similaires.
Situation administrative des réfugiés
Pour les réfugiés ukrainiens en possession d’un passeport biométrique, le statut européen de protection temporaire[4] s’applique. Délivré par les préfectures, ce statut leur permet aux réfugiés venant d’Ukraine de résider partout dans l’Union pendant un an renouvelable, d’y travailler et d’avoir accès aux services de santé notamment (Assurance maladie, la complémentaire santé-solidaire, et l’ex-CMU).
Prise en Charge par l’Éducation nationale pour les mineurs en âge de scolarisation
Au 21 mars 2022, plus de 100 élèves ont été scolarisés en élémentaire, collège et lycée ; 30 dossiers sont en cours de traitement.
Tous les élèves ont été accueillis par le Centre d’Information et d’Orientation pour être au plus près du parcours de l’enfant ou adolescent et sa prise en charge dans un niveau classe adapté.
La socialisation des scolarisés ukrainiens est une recherche constante par tranche d’âge.
Pour les étudiants, des solutions au cas par cas sont étudiés en fonction de leur statut pré et post déclaration de guerre (il y avait des étudiants ukrainiens en France avant le début du conflit, par exemple).
Situation des déplacés en Ukraine et dans les pays frontaliers
Il y a plus de 10 millions d’Ukrainiens déplacés : 6 à 7 millions à l’intérieur de l’Ukraine, 3 à 4 millions dans les pays frontaliers – Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie et Moldavie[1].
Total des réfugiés ukrainiens au 21 mars 2022 dans les pays voisins[2] :
Pays | Ukrainiens déplacés |
Pologne | 2,113,554 |
Roumanie | 542,555 |
République de Moldavie | 367,913 |
Hongrie | 317,863 |
Slovaquie | 250,036 |
Fédération de Russie | 231,764 |
Biélorussie | 4,308 |
La diaspora[3] ukrainienne au monde est de 6.1 millions dont 5 millions dans les Nations Unis (193 états membres).
Les personnes déplacées restent en très grand majorité dans les pays limitrophes :
- Ils veulent pouvoir rentrer chez eux au plus vite ;
- Pour des raisons financières, ils n’ont pas les moyens d’aller plus loin ;
- Pour des raisons culturelles ou linguistiques proches ou similaires.
[1] Source UNHCR https://www.unhcr.org/fr-fr/urgence-ukraine.html
[2] Source UNHCR https://data2.unhcr.org/fr/situations/ukraine
[3] L’OIM définit les diasporas comme « les migrants ou les descendants de migrants dont l’identité et le sentiment d’appartenance ont été façonnés par leur expérience migratoire et leur parcours »
[4] Décidé par le Conseil de l’Union Européenne le 4 mars 2022. C’est la première fois depuis sa création en 2001, pour donner suite aux déplacements de populations résultant de la guerre en ex-Yougoslavie, que ce dispositif est activé.