L’État investit un milliard d’euros chaque année pour soutenir cette transformation du lycée professionnel

Au printemps 2023, le président Emmanuel Macron a énoncé son engagement à faire de la réforme des lycées professionnels une « grande cause nationale ».

Actuellement, les lycées professionnels contribuent encore trop à perpétuer les inégalités sociales. Selon les données de l’enquête « Génération 2020 » du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), parmi 100 élèves entrant en seconde professionnelle, 33 quittent leur établissement sans obtenir le baccalauréat ou équivalent, 28 poursuivent des études supérieures, et 39 se dirigent vers l’emploi avec le baccalauréat.

L’objectif de cette initiative est d’améliorer l’insertion professionnelle des élèves diplômés et de mieux accompagner ceux qui aspirent à poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur. Une refonte de l’offre de formation, des dispositifs d’accompagnement, et des parcours des élèves vise à faire du lycée professionnel un lieu de réussite et d’épanouissement pour tous. La réforme a été progressivement mise en œuvre, débutant à la rentrée 2023 dans les lycées volontaires, puis étendue à tous les lycées professionnels à la rentrée 2024.

L’État investit un milliard d’euros chaque année pour soutenir cette transformation du lycée professionnel.

La réforme en 12 mesures

Mesure 1 : gratifier les périodes de stage

Depuis la rentrée 2023, tous les stages des lycéens professionnels sont gratifiés par l’État, encourageant ainsi la valorisation de la voie professionnelle.

Les bénéficiaires incluent les élèves préparant des diplômes professionnels de niveau secondaire et ceux engagés dans des formations complémentaires. La gratification, basée sur l’assiduité, varie de 50 à 100 euros par semaine selon le niveau scolaire, permettant aux élèves de recevoir jusqu’à 2 100 euros sur trois années de formation en baccalauréat professionnel. La mesure vise également à anticiper les difficultés en renforçant les savoirs fondamentaux, notamment en début de seconde professionnelle.

Mesure 2 : permettre des enseignements aux savoirs fondamentaux en classes réduites

Pour corriger les fragilités des élèves par les tests de positionnement effectués à l’entrée au lycée, les heures de mathématiques et de français se feront en groupes à effectifs réduits en seconde professionnels. Cette mesure fait référence au classement Pisa 2023 qui soulignait la baisse du niveau général des élèves en mathématiques et en français.

L’organisation du cycle terminal du baccalauréat professionnel (première et terminale) permettra aux élèves de bénéficier de davantage d’heures d’enseignement de mathématiques et de français.

Mesure 3 : offrir aux étudiants la possibilité de sélectionner des options

La mise en place d’activités optionnelles revêt une importance cruciale pour l’épanouissement des apprentissages chez les lycéens professionnels. Dans ce contexte, les établissements offriront aux étudiants la possibilité de choisir parmi diverses options. Ces choix pourraient inclure des cours de langue, de codage et d’entrepreneuriat, impliquant des partenariats externes et des enseignants volontaires.

Il est également envisagé de personnaliser l’année de terminale afin de mieux répondre aux besoins individuels des élèves. Un an après l’obtention de leur baccalauréat professionnel, et à l’exception de ceux poursuivant leurs études, la moitié des diplômés peinent à trouver un emploi. Parmi ceux qui optent pour une poursuite d’études en vue d’obtenir un BTS, seulement un sur deux parvient à décrocher son diplôme en deux ans.

Mesure 4 : restructurer l’année de terminale pour mieux soutenir les projets professionnels des élèves.

L’objectif est de permettre aux lycéens de passer certaines épreuves du baccalauréat plus tôt dans l’année et de bénéficier d’un accompagnement personnalisé. En terminale, les élèves auront la possibilité de choisir un parcours adapté à leur projet, avec des stages accrédités pour une insertion directe dans l’emploi ou des cours intensifs pour ceux souhaitant poursuivre leurs études. Quel que soit le choix, chaque élève effectuera au moins 6 semaines de stage au cours de l’année.

Mesure 5 : créer trois nouveaux dispositifs pour prévenir les risques de décrochage pendant et après le lycée :

  • Dispositif « Tous droits ouverts », qui coordonne le lycée et les partenaires locaux de l’accompagnement pour proposer très tôt aux élèves en risque de décrochage scolaire toute une palette de solutions
  • Dispositif « Ambition emploi », offrant un filet de sécurité pour aider les jeunes sans solution, avec ou sans diplôme après leurs années au lycée, à trouver leur voie
  • « Parcours de consolidation », qui permet de multiplier les chances des bacheliers professionnels qui poursuivent leurs études en BTS d’obtenir leur diplôme.

 Mesure 6 : mieux préparer l’insertion professionnelle grâce à des partenariats extérieurs

L’expérimentation AvenirPro, initiée par Sciences Po et Pôle emploi, a débuté en 2021-2022 dans 16 académies pour soutenir l’insertion professionnelle des lycéens professionnels. Actuellement, 8 000 élèves de 340 lycées bénéficient de l’accompagnement de près de 100 conseillers spécialisés de Pôle emploi, montrant déjà des effets positifs sur la confiance des jeunes et leur dynamique de recherche d’emploi.

À l’avenir, chaque élève en dernière année de lycée professionnel bénéficiera des services d’accompagnement de France Travail et de ses partenaires, avec le soutien de conseillers spécialisés pour faciliter leurs recherches d’emploi et la compréhension des attentes des employeurs.

Les autres mesures :

Pour préparer l’avenir professionnel des jeunes, des mesures ambitieuses sont mises en place, telles que l’adaptation de l’offre de formation (Mesure 7) et l’augmentation significative du nombre de places en formation de spécialisation à Bac + 1 d’ici la rentrée 2026 (Mesure 8).

De plus, chaque lycée bénéficiera d’un bureau des entreprises (Mesure 9), favorisant ainsi une meilleure intégration du milieu professionnel. Pour renforcer l’accompagnement des élèves, les professeurs volontaires auront la possibilité d’exercer de nouvelles missions rémunérées (Mesure 10), et une attention particulière sera accordée à la prise de fonction réussie des nouveaux chefs d’établissement de lycée professionnel (Mesure 11).

Enfin, une approche pédagogique innovante centrée sur le projet de l’élève sera encouragée (Mesure 12), contribuant ainsi à une éducation plus adaptée et orientée vers la réussite professionnelle.

Focus sur les lycées professionnels présents en Alsace du Nord

Au cœur de l’Alsace du nord, l’éducation professionnelle est un enjeu important avec le Lycée des Métiers Philippe Charles Goulden à Bischwiller, le Lycée des métiers et UFA Heinrich Nessel à Haguenau, le Lycée des Métiers André Siegfried à Haguenau, le Lycée professionnel de l’Institution Sainte Philomène  et le Lycée Stanislas à Wissembourg. Ces établissements se distinguent par leur engagement envers la formation professionnelle de qualité et l’accompagnement personnalisé des élèves vers leur réussite.

En choisissant l’un de ces lycées, les élèves s’engagent dans un parcours éducatif stimulant, préparant activement leur avenir professionnel.

Les portes ouvertes qui se sont organisées dans le Lycée des Métiers Philippe Charles Goulden et du Lycée Heinrich Nessel ont été l’occasion pour les futurs élèves à la recherche de formations professionnelles de découvrir les différents cursus. Un parcours de formation riche et diversifié qui répond aux enjeux économiques du territoire de l’Alsace du Nord.

Grâce aux initiatives mises en place par le Gouvernement, le lycée professionnel doit devenir une voie choisie par les élèves et leurs familles, reconnue comme un véritable moyen d’accéder à la réussite.