Les fêtes de Pâques sont une période cruciale pour les pâtissiers et les chocolatiers. Cette année, la crise sanitaire menace leur activité et les contraint à revoir leurs pratiques de vente.

Après Noël, Pâques est le temps fort des professionnels de la pâtisserie et du chocolat.

Tous les ans, afin de répondre à la demande, la plupart des artisans se préparent à l’avance et réalisent la production en amont. Mais cette année, leur organisation est chamboulée par la crise sanitaire.

En cette veille des fêtes de Pâques, les pâtissiers et chocolatiers ont une priorité : essayer d’écouler leurs stocks de chocolats saisonniers afin d’éviter le gaspillage mais aussi d’atténuer au maximum leur perte de chiffre d’affaires engendrée par la crise du COVID-19. Selon leur localisation et leurs moyens, ils adaptent donc leur activité et leurs pratiques de vente.

La vente en boutique

Légalement, les chocolatiers ont le droit d’ouvrir leur boutique pendant le confinement. Certains, comme Malakoff & Cie à Banassac en Lozère, sont restés ouverts, mais en adaptant leurs horaires. D’autres, fermés depuis la mi-mars, ont décidé de rouvrir leur commerce à l’approche de Pâques.

Afin de respecter les consignes sanitaires, les commerçants qui reçoivent du public doivent mettre en place des règles de distance entre les personnes en limitant, par exemple, l’accès simultané à leur boutique à un nombre restreint de clients. Les employés doivent également prendre des mesures d’hygiène pour limiter la propagation du virus (lavage de main régulier, distance avec le client…).

La vente à distance et en ligne

Certains chocolatiers, disposant d’un site internet, vendent leurs chocolats de Pâques en ligne, avec un service de livraison ou bien un drive ou click and collect permettant de retirer ses achats en boutique.

D’autres petites structures, qui n’ont pas de site web, mettent à la disposition de leurs clients un catalogue en ligne (sur les réseaux sociaux notamment) afin de prendre les commandes par téléphone.

Des professionnels se sont également associés à d’autres commerçants (pharmaciens, boucherie, primeur…) pour faire des livraisons groupées.

Du chocolat et de la solidarité

Des campagnes de solidarité sont menées dans certains régions pour encourager les achats chez les petits commerçants, tout en soutenant le personnel soignant. Dans le Grand-Est, la Fédération des boulangers pâtissiers a lancé une opération de solidarité du 1er au 12 avril : les clients peuvent acheter un produit en chocolat (ou une spécialité de Pâques) avec une remise de 20%, qui sera ensuite offert aux personnels de santé qui se présenteront en boutique le lundi de Pâques.

En cette période difficile, les pâtissiers et chocolatiers espèrent que les clients seront au rendez-vous. Certains professionnels, comme les gérants de la chocolaterie Mathieu de Mozac (Puy-de-Dôme) interviewés par La Montagne, ont déjà prévu de redistribuer leurs invendus aux hôpitaux.