Adoption du projet de loi pour la confiance dans la vie politique
Sur le terrain, lors des campagnes présidentielle et législative, tous les candidat.e.s La République en Marche ont senti et débattu de la défiance des Français envers leurs élus et les institutions de la République
Nous avons adopté la loi pour la confiance dans l’action publique. La concrétisation de cette mesure phare est une première réponse à cette défiance : nous introduisons plus de transparence et de contrôle du mandat d’élu afin de recréer un lien de confiance entre les citoyens et leurs représentants.
1. Les enjeux :
- Restaurer et renforcer la confiance des Français dans leurs représentants politiques.
2. Les actions :
- Interdiction des emplois familiaux pour les élus ;
- Suppression des réserves parlementaire et ministérielle ;
- Suppression de l’Indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) ;
- Instauration d’une peine complémentaire automatique d’inéligibilité en cas de condamnation pour des crimes et délits relevant des atteintes à la probité (les discriminations, injure ou de diffamation publiques, provocation à la haine raciale ou à raison de l’orientation sexuelle, abus de bien sociaux, escroquerie), peine inscrite au casier judiciaire de type B2;
- Une « banque de la démocratie » pourra être créé par le Gouvernement pour que les candidats et partis puissent, dans certains conditions, obtenir des aides pour financer leurs campagnes, via des prêts, avances ou garanties.
3. Les éléments-clés :
- 63 heures de débats ;
- 70% du temps de parole accordé à l’opposition ;
- En nouvelle lecture, adoption à l’unanimité d’un amendement de Delphine Batho (Nouvelle Gauche) afin d’interdire toute activité de lobbying aux parlementaires pendant leur mandat ;
- Les deux projets de loi adoptés en lecture définitive : le projet de loi ordinaire avec 386 POUR / 3 CONTRE / 48 abstentions et le projet de loi organique avec 412 POUR / 74 CONTRE / 62 abstentions ;
4. Loi organique / Loi ordinaire : quelle différence ?
La loi organique est une loi qui complète la Constitution afin de modifier tous les éléments liés à l’organisation des pouvoirs publics.
Dans la hiérarchie des normes, la loi organique est au-dessus des lois ordinaires mais en dessous de la Constitution. Celle-ci ne peut être modifiée que par referendum ou un vote des parlementaires réunis en Congrès.
5. Projet de loi organique visant à rétablir la confiance dans la vie politique
Ministre : Nicole Belloubet / Rapporteur : Yaël Braun-Pivet
Calendrier
Le Gouvernement précédent a engagé la procédure accélérée pour ces textes :
- 12 juin 2017 avis du Conseil d’État (CE)
- 14 juin 2017 Conseil des ministres :
- 04 juillet 2017 Première lecture au Sénat :
- Examen en commission
- Examen en séance publique : la semaine du 10 juillet – Rapporteur Philippe Bas, LR
- 19 juillet 2017 Première lecture à l’Assemblée nationale :
- Examen en commission les 18 et 19 juillet
- Examen en séance publique dans la semaine du 24 juillet
- 01 août 2017 CMP : échec
- 02 août 2017 Nouvelle lecture à l’Assemblée nationale sur la base du texte adopté par l’Assemblée en première lecture
- Examen en commission le 2 août 2017
- Examen en séance publique le 3 août 2017
- 04 août 2017 Nouvelle lecture au Sénat
- 09 août 2017 Lecture définitive Assemblée
- 10 août 2017 Saisine du Conseil constitutionnel
Pourquoi avoir adopté ce texte ?
La vie politique est, de façon récurrente, secouée par l’apparition d’affaires qui, fondées ou non, suscitent des réactions de société. Ces réactions manifestent l’attachement à des valeurs, qu’il convient d’entendre. C’est ainsi que, ces derniers mois, les citoyens ont marqué un profond attachement à la transparence et à la moralisation de la vie politique. Le candidat Emmanuel Macron, devenu Président de la République a entendu cette demande et y a répondu par des engagements de campagne. Le Gouvernement les transforme à présent en réformes.
Sur le plan juridique, le droit positif compte des avancées introduites par plusieurs réformes successives : les lois organique et ordinaire du 11 octobre 2013 relatives à la transparence de la vie publique (création de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique) ; la loi du 6 décembre 2013 relative à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière (institution du procureur de la République financier) ; la loi du 20 avril 2016 (renforcement des obligations déontologiques des fonctionnaires) ; la loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique (création de agence française anti-corruption). D’autres réflexions ont pu être engagées à la fin du quinquennat précédent, sans pouvoir aller au bout de la navette parlementaire. C’est le cas de l’institution du casier judiciaire vierge.
Les présents projets de lois font suite à la proposition de loi constitutionnelle de moralisation de la vie politique présentée par René Dosière le 22 mai 2017. Ils s’inscrivent donc dans la continuité des réflexions relatives à la prévention et au contrôle des règles relatives à l’éthique et à la transparence dans la vie publique.
La garantie d’une moralisation de la vie publique est essentielle pour rétablir la confiance du peuple dans ses représentants, redonner un sursaut civique aux citoyens et redorer l’image de la France à l’échelle internationale.
Ces projets de lois s’inscrivent donc dans une volonté d’assainir la vie publique. Ils ne doivent cependant être appréhendés comme étant les marques d’une plus grande défiance, ni un encouragement à la suspicion permanente.
Retour sur les conditions d’examen
Dans des délais d’examen très contraints, les deux chambres ne sont parvenues à dépasser les clivages traditionnels et aboutir à un accord en commission mixte paritaire. Les positions des députés de la majorité et des sénateurs sur la réserve parlementaire étaient antagonistes : les députés LREM voulaient une suppression pure et simple de la réserve parlementaire alors que les sénateurs souhaitaient mettre en place un fonds de solidarité locale qui visait à attribuer des subventions aux communes et aux associations. Cette proposition de fonds n’est pas étrangère aux futures élections sénatoriales qui se tiendront en septembre prochain. Ce fonds était inacceptable pour le groupe LREM dans la mesure où il entérinait une nouvelle forme de réserve parlementaire. Dans ce contexte, il a été impossible de trouver un accord sur le projet de loi organique.
Que va-t-il se passer ensuite ?
Certaines dispositions feront l’objet de discussions dans le cadre du projet de loi finance pour 2018.