Les Stolpersteine, une réalité mémorielle, historique et artistique
Stolpersteine est le pluriel du mot allemand Stolperstein qui signifie obstacles mais que l’on peut traduire littéralement par pierres d’achoppement, pierres sur lesquelles on peut trébucher.
Ces pierres sont la création de l’artiste allemand Gunter Demnig né après la Shoah. Ce sont de petits dés de béton de 9,6 cm de côté scellés au même niveau que les autres pavés du sol. La face supérieure est recouverte d’une plaque en laiton qui rappelle la mémoire d’une victime du nazisme. Chaque cube rappelle le nom et le destin d’une personne persécutée ou déportée, puis assassinée dans un camp de concentration ou dans un camp de la mort parce qu’elle était opposante politique au régime, handicapée, juive, rom, membre de la Résistance, considérée comme asociale, homosexuelle, ou témoin de Jéhovah.
Les élèves du Lycée Goulden de Bischwiller et les élèves du Sonnenhof
Ce sont les élèves du Lycée Goulden et ceux du Sonnenhof qui ont effectué ce polissage en présence des autorités politiques et religieuses, de l’Association Stolpersteine 67 et du grand Rabbin Harold Weill.
Les élèves du Lycée Goulden ont réalisé au cours de l’année passée un grand travail de mémoire sur les résidents juifs du Sonnenhof, (déportés et assassinés par les Nazis), exposé à la Médiathèque et dorénavant visible au Musée du Sonnenhof.
La Reichspogromnacht ou Nuit de cristal
Le terme Reichspogromnacht ou Pogromnacht ou Novemberpogrom est le nom préférable à la Nuit de Cristal perpétrée par les autorités nazis le 9 novembre 1938. Nous avons profité de la cérémonie de polissage des Stolpersteine pour nous souvenir.
À la mémoire des personnes juives handicapées du Sonnenhof
Ces petits pavés de béton recouverts d’une plaque en laiton gravée sont scellés dans le sol, devant le dernier domicile connu des victimes du nazisme.
Ils s’appelaient Maurice Trunschgunsky, Henry Batjel, Marcel Lévy, Lucien Kahn, Alice Dreyfus, Caroline Bohr… ils avaient entre 7 et 55 ans, ils étaient tous handicapés et résidents de la Fondation protestante du Sonnenhof durant la guerre, ils ont été déportés à Auschwitz ou ils ont disparu sans laisser de traces entre le 24 juillet 1940 et le 10 décembre 1942 […] Richard Aboaf, membre de l’association Stolpersteine 67
La cérémonie de ce 10 novembre 2022 organisée par Gerdy Dreyer, conservateur du musée du Sonnehof et membre de l’association Stolpersteine 67, Anne Caroline Bindou, Directrice générale de la Fondation Protestante Sonnenhof, Jean Claude Girardin, Président de la Fondation Protestante Sonnenhof et Richard Aboaf, Président l’association Stolpersteine 67 eu lieu à la Fondation Bischwiller avec également Jean-Pierre Datin, adjoint à la ville de Bischwiller.
Harold Weill, Grand Rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin, était présent. Ensemble, nous avons évoqué les personnes handicapées juives déportées du Sonnenhof et salué le brossage de ces Pavés de la mémoire.