Le 22 mai dernier, j’ai eu le plaisir de participer aux Assisses nationales du fleuve à Strasbourg, aux côtés de nombreux élus, experts, représentants d’entreprises, de l’Etat et de la société civile. Cet évènement a rassemblé toutes celles et ceux qui, au quotidien, font vivre nos fleuves/ports et notre réseau fluvial et s’interrogent sur son avenir. Le thème central de cette édition : sommes-nous suffisamment armés pour répondre aux multiples défis du fleuve ?
Les enjeux du fleuve
Nos fleuves sont au coeur de nombreux usages : navigation, logistique, énergie, agriculture, biodiversité, tourisme… Autant de richesses qui peuvent aussi entrer en tension. L’un des enjeux majeurs évoqués lors des tables rondes était la conciliation de ces usages dans un cadre durable et équitable.
Le réchauffement climatique bouleverse notre rapport à l’eau : sécheresses plus fréquentes, ressources en eau sous pression, crues plus intenses. La gestion de l’eau devient un impératif de résilience pour nos territoires.
Un réseau fluvial d’envergure nationale et régionale
Avec 8 500 km de voies navigables (fleuves, canaux, rivières), la France dispose du premier réseau européen d’eaux intérieures. En 2023, ce réseau a permis le transport de 43,4 millions de tonnes de marchandises, confirmant ainsi son rôle stratégique dans la transition vers des mobilités durables.
La région Grand Est, deuxième région fluviale de France, illustre cette dynamique : Voies navigables de France (VNF) Nord-Est y gère au quotidien 1 375 km de cours d’eau, dont 1 037 km navigables. Ce réseau complexe comprend 465 écluses, 67 barrages, 29 ponts mobiles, 32 ponts canaux, 9 tunnels et 4 réservoirs d’alimentation, répartis sur 9 départements. Autant d’infrastructures essentielles à la performance et à la résilience du transport fluvial régional.
Agir collectivement
Les discussions ont permis de mettre en lumière la nécessité d’une gouvernance claire et partagée, intégrant toutes les parties prenantes : collectivités territoriales, Etat, entreprises, associations, citoyens. Le fleuve est un bien commun qui appelle à une action collective.
La région Grand Est et l’Alsace en particulier jouent un rôle moteur dans cette dynamique. Le port de Strasbourg, la rénovation du site éclusier de Gambsheim, les croisières sur le Rhin ou encore le projet LIMR (rassemblant VNF, la SNCF et les ports du Rhin) en sont des exemples concrets. Nous avons tous les atouts pour faire du Rhin un fleuve du XXIe siècle intelligent et vecteur du développement durable.
Le fleuve, acteur de la transition écologique
Avec 43 millions de tonnes de marchandes transportées chaque année, le réseau fluvial français est une alternative écologique majeure au transport routier. Il émet 5 fois moins de CO2 par tonne transportée, consomme 4 fois moins d’énergie, et représente un potentiel encore largement sous exploité.
Nous devons accélérer sur le fluvial dans notre stratégie de décarbonation des transports. Cela implique d’investir dans les infrastructures, de moderniser les équipements, de soutenir l’innovation, et d’accompagner les transitions des entreprises du secteur.
Un engagement parlementaire et local
Depuis le début de mon mandat, j’ai toujours été convaincu que l’eau est l’un des défis majeurs du XXIe siècle. Les récents travaux parlementaires, dont le rapport de juillet 2024 sur l’adaptation de la politique de l’eau au changement climatique, en témoignent.
Au local, je continue de porter ces enjeux à travers la promotion du tourisme fluvial et la préservation de la biodiversité sur notre territoire. Les outils comme la GEMAPI ou les SAGE sont des leviers à renforcer pour que l’échelon local soit un réel acteur de la transition.
L’objectif : défendre une gestion équilibrée, durable et partagée de l’eau et de nos fleuves.