La prolifération du frelon asiatique constitue une menace sérieuse pour la biodiversité, la santé publique et l’avenir de l’apiculture française et européenne.
Contexte
Responsable d’environ 20 % de la mortalité de l’abeille domestique, le frelon asiatique affecte fortement nos apiculteurs. Les pertes économiques causées par le frelon asiatique pour le secteur apicole en France sont significatives et s’élèvent à environ 11,9 millions d’euros par an avec des dommages pouvant atteindre jusqu’à 50% des colonies dans certaines régions fortement touchées.
À cette perte de rendement, s’ajoute les coûts associés à la lutte contre cette espèce, qui s’élèvent à plusieurs millions d’euros par an et pèsent principalement sur les particuliers et les collectivités territoriales.
En détruisant les colonies d’abeilles, cet insecte prédateur fragilise par ailleurs l’écosystème et met en péril les récoltes agricoles dépendantes de la pollinisation alors que 75% de la production mondiale de cultures alimentaires dépend en partie de l’action des pollinisateurs. Parmi eux figurent quelque 20 000 espèces d’abeilles, dont environ 850 sont présentes en France.
Élaboration d’un plan national de lutte contre le frelon asiatique
La proposition de loi que nous examinons aujourd’hui propose l’élaboration d’un plan national de lutte contre le frelon asiatique afin d’harmoniser les actions de surveillance, de prévention et de destruction. Ce plan sera doté de moyens financiers dédiés via un financement multipartite (État, collectivités locales et acteurs socio-économiques et sanitaires).
Il sera décliné à l’échelle départementale, en concertation avec les collectivités locales, les acteurs économiques, les apiculteurs, les associations environnementales et les scientifiques, garantissant ainsi des réponses locales adaptées aux réalités de terrain. Ces plans organiseront l’évaluation du niveau de danger sanitaire et des dégâts sur les ruchers des nids de frelons asiatiques déclarés ainsi que la procédure de signalement et de destruction à suivre.
Une réponse aux dommages subis par les apiculteurs
Le texte aborde également la question de l’indemnisation des apiculteurs qui supportent aujourd’hui une partie du poids financier associé à la lutte contre le frelon asiatique.
Le compromis trouvé au Sénat consistant à mettre en place un dispositif basé sur le fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) permettra aux exploitants apicoles cotisant à la section spécialisée du FMSE de recevoir une indemnisation proportionnée aux dommages subis. Cela permet à la fois de répondre aux attentes fortes du secteur tout en limitant l’impact sur les finances publiques.
Ce texte est une réponse nécessaire à une crise environnementale et économique qui menace non seulement nos apiculteurs, mais également notre sécurité. Il a été promulgué le 14 mars dernier et nous espérons la publication d’un décret d’application pour septembre 2025.