Le Président de la République et la Chancelière allemande ont présenté aujourd’hui une initiative commune pour une réponse européenne à la crise du COVID-19.

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Cette initiative franco-allemande est l’impulsion à une réponse européenne commune aux 27.
De nombreuses actions européennes inédites et rapides en termes de solidarité concrète ont été menées au sein de l’Union européenne depuis le début de la crise sanitaire : accueil de patients français dans des hôpitaux allemands, suisses, luxembourgeois et autrichiens, envoi de masques à l’Italie ainsi qu’un soutien économique massif (BCE, Commission) aux travailleurs, aux emplois et aux entreprises.

Désormais, les États membres doivent tirer les enseignements de cette pandémie qui a touché toute l’Union européenne. Dans cette perspective, la réponse européenne que la France et l’Allemagne proposent s’appuie sur deux principes :

  1. la solidarité européenne entre ses membres
  2. la souveraineté européenne à l’extérieur

Renforcer notre souveraineté sanitaire stratégique

Si l’aspect sanitaire n’est pas une compétence communautaire, l’Allemagne et la France veulent dedoter l’UE de compétence concrètes : des stocks communs de masques et tests, l’achats de vaccins, des plans de prévention partagés, ainsi qu’une méthode d’identification des cas. L’Europe de la santé doit devenir une priorité

Construire la solidarité par la création d’un Fonds de relance

La France et l’Allemagne soutiennent la création d’un fonds de relance intégré au cadre financier pluriannuel 2021-2027 pour mettre en œuvre la solidarité européenne dans la réponse à la crise du covid-19. Doté de 500 Md€ financés par de la dette émise par la Commission européenne, il permettra de financer des dépenses budgétaires prioritaires dans les pays et régions européennes les plus affectés.

En complément des plus de 500 Md€ de prêts agréés par l’Eurogroupe (BEI, MES, nouvel instrument de la Commission nommé « SURE »), ces 500 Md€ de subventions du fonds de relance permettront d’atteindre une réponse économique de plus 1 000 Md€ au niveau européen, auxquels s’ajoutent les mesures prises au niveau national. L’UE mobiliserait donc une palette complète d’instruments, en combinant des mesures de financements aux Etats et aux entreprises ainsi que des transferts à hauteur de 500 Md€ (soit près de la moitié du volume sur 7 ans du cadre financier pluriannuel – une hausse sans précédent) à destination des secteurs et des régions les plus touchées par la crise.

Accélérer la transition écologique et la transition numérique

Cette crise ne doit pas remettre en cause les priorités que l’Europe s’était données comme le Green Deal (Pacte Vert). La reconstruction à laquelle nous devons nous atteler doit au contraire être l’occasion d’accélérer la « transition verte », notamment par des engagements et conditions en matière de climat, d’environnement et de biodiversité.Une Europe souveraine du point de vue économique

Pour soutenir la reprise économique, la France et l’Allemagne défendent le renforcement de la souveraineté économique de l’UE, notamment en matière industrielle, ainsi que du marché intérieur.

L’UE doit réduire sa dépendance à l’extérieur dans les secteurs stratégiques comme la production de médicaments, que ce soit en matière de relocalisation des chaînes de valeur ou de contrôle des investissements dans les entreprises. Les règles en matière de concurrence doivent être modernisées pour soutenir cette stratégie industrielle de souveraineté et lutter contre les prédateurs extérieurs.

Le marché intérieur doit être approfondi et son fonctionnement sera amélioré par une convergence sociale accrue (salaire minimum).
Toutefois, la relocalisation des secteurs clefs ne doit pas fermer l’Europe au commerce mondial.