Ce qu’il faut retenir du deuxième discours du président au Congrès
9 juillet 2018 – Emmanuel Macron est revenu sur l’année écoulée, les engagements tenus et a donné le cap pour les quatre années à venir. Parmi les priorités : construire l’État-providence du 21e siècle et refonder l’ordre républicain.
Je suis devant vous dans ce rendez-vous que j’ai voulu annuel, humble mais résolu
[…] Je n’ai rien oublié et vous non plus du choix que la France a fait il y a une année : d’un côté, toutes les tentations de la fermeture et du repli, de l’autre, la promesse républicaine ; d’un côté, tous les mirages du retour en arrière, de l’autre, les yeux ouverts, le réalisme et l’espérance assumée. Et je n’ai rien oublié des peurs, des colères accumulées pendant des années, qui ont conduit notre pays à ce choix. Elles ne disparaissent pas en un jour, elles n’ont pas disparu en une année.
Je n’ai pas oublié la peur du déclassement pour soi-même et pour ses enfants, la rage devant l’impuissance publique, le pays qui se sent coupé en deux, non pas seulement entre partis opposés, mais plus grave encore, entre sa base et son prétendu sommet. A la base, les femmes et les hommes au travail ou qui cherchent du travail sans en trouver, tous ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois. Et au sommet, ceux qui sont au pouvoir, leurs discours de soi-disant puissants qui ne changent jamais rien et auxquels en plus on ne comprend plus rien, l’impression du citoyen d’être ignoré, méprisé, surtout de ne pas voir, de ne plus voir, où nous devons et pouvons aller ensemble. […]
Ce projet ne peut être porté que si nous sommes forts et dotés d’une économie solide
- Refondre la fiscalité– Emmanuel Macron a commencé son action économique par une réforme de la fiscalité visant à libérer l’investissement dans les entreprises françaises, rappelant qu’« une politique pour les entreprises n’est pas une politique pour les riches, c’est une politique pour toute la Nation ».
- Transformer l’action publique – Le Gouvernement travaille également pour refonder une relation de confiance entre l’administration et les citoyens en définissant un droit nouveau, le droit à l’erreur. C’est la clé d’une transformation plus large de l’action publique dont les contours seront précisés par le Premier ministre d’ici 2019.
- Réformer le marché du travail – Cette première année du quinquennat d’Emmanuel Macron a également permis de faire aboutir une importante réforme du marché du travail donnant aux entreprises un cadre plus compétitif et de rapprocher les salariés du dialogue social.
- Ne jamais perdre de vue l’écologie – Enfin, le président de la République a rappelé dans son discours que son action « n’obligeait pas à choisir entre économie et environnement ». Bien au contraire, le Gouvernement a voté la loi historique d’interdiction de la production d’hydrocarbures en France et il présentera d’ici 2019 une stratégie nationale de lutte contre la pollution de l’air.
Le progrès social, s’il passe par cette émancipation, passe aussi par un élan collectif pour assurer la dignité de chacun. (…) Nous devons donc construire l’État-providence du 21ème siècle.
- Pour un État-providence universel – Emmanuel Macron prévoit de réformer les retraites : un euro cotisé devra donner droit à la même chose pour tous les salariés, grâce à un régime par points universel supprimant les régimes spéciaux. Le Gouvernement devra présenter au Parlement sa réforme des retraites en 2019 ; le président de la République a d’ailleurs confirmé que cette réforme ne toucherait pas du tout aux pensions de réversion.
- Pour un État-providence efficace – Le reste à charge zéro (pour les prothèses dentaires et auditives ainsi que les lunettes) et le grand plan de prévention comptent parmi les mesures déjà réalisées par le Gouvernement.
- Pour un État-providence responsabilisant – La suppression des cotisations salariales (assurance chômage et assurance maladie) constitue un tournant dans notre histoire sociale. Désormais, ces dépenses sont en effet financées par l’impôt (la CSG) et donc par la collectivité (au lieu de l’individu salarié). C’est pourquoi l’État-providence moderne doit faire appel à la responsabilité de chacun.
Il devra en priorité aider les plus démunis : les enfants, ceux en situation de précarité et nos aînés qui souffrent du risque de dépendance.
La force de notre économie, c’est le socle de notre projet de société et du projet de justice que je veux porter au nom de la France. C’est un projet pour l’amélioration de la vie de tous.
Au Congrès, le président de la République a rappelé que toute sa politique culminait dans son objectif social. Les principales réformes qu’il conduit avec le Gouvernement traitent les inégalités à la racine.
- Transformer notre système éducatif– Emmanuel Macron a fait le bilan de sa politique éducative. Elle vise à libérer tous les enfants français du déterminisme social dans lequel ils peuvent être enfermés à la naissance. Parmi les réformes déjà mises en oeuvre au cours de cette première année : école maternelle obligatoire dès 3 ans, dédoublement des classes de CP et CEI en REP et REP+, réforme du baccalauréat, transformation en profondeur de l’orientation et de l’accès vers l’enseignement supérieur. Son objectif étant de « renouer avec l’idéal français des Lumières qui place l’individu éclairé au-dessus de sa condition sociale ».
- Permettre l’émancipation par le travail – Nous croyons en l’émancipation de l’individu par le travail. C’est pourquoi, le Gouvernement lutte activement contre le chômage de masse : celui des jeunes – par la réforme de l’apprentissage – mais aussi celui des chômeurs de longue durée – à qui la réforme de la formation professionnelle donnera de meilleures chances de retrouver un emploi. Et pour s’assurer que le travail soit un travail de bonne qualité en France, il réunira prochainement les 100 plus grandes entreprises françaises pour les engager à lutter activement contre la précarité à travers tout le territoire.
Répondre aux peurs contemporaines n’impose pas seulement une action économique et sociale. Nous vivons dans un pays qui ressent sourdement la peur d’un déclin lent, d’un déclassement culturel. (…) C’est pourquoi il nous faut restaurer l’ordre et le respect républicain.
L’ordre républicain qu’Emmanuel Macron appelle de ses voeux est fondé sur six principes.
- Assurer la sécurité de tous nos concitoyens – « De cet ordre républicain, la sécurité est le premier pilier. Car l’insécurité frappe d’abord les plus démunis. » C’est pour cela que d’importants chantiers ont été engagés par le Gouvernement : la création de la police de sécurité du quotidien comme la réforme des peines pénales, ainsi que la loi de sécurité intérieure pour mieux lutter contre le terrorisme.
- Engager tous les citoyens à faire leur devoir civique – « L’ordre républicain est fondé sur un système de droits et de devoirs dont chaque citoyen est le dépositaire. » Pour le réactiver, Emmanuel Macron porte le projet d’un Service National Universel qui sera conçu avec l’avis de la jeunesse d’ici fin 2019.
- Assurer aux femmes tout le respect auquel elles ont droit – Grande cause nationale du quinquennat, l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est portée par tout le Gouvernement. Comme l’a rappelé Emmanuel Macron, il n’est pas seulement question de lutter contre les violences sexuelles et sexistes, mais aussi de permettre aux femmes de vivre avec les mêmes droits et les mêmes opportunités que les hommes, y compris dans leurs carrières.
- Apporter la plus grande considération aux territoires enclavés – Nous ne pouvons plus accepter que, dans notre pays, à diplôme, âge et parcours équivalents, il soit plus difficile d’accéder à un emploi lorsqu’on habite certains quartiers difficiles. C’est pourquoi Emmanuel Macron a porté la création des emplois francs qui commencent à être expérimentés à travers le pays.
- Créer un cadre clair pour exercer sa foi quand on est musulman – « Je souhaite donner à l’Islam un cadre et des règles qui s’exerceront partout de manière conforme aux lois de la République. Nous le ferons avec les Français dont c’est la confession. L’ordre public suppose un cadre rénové et une concorde retrouvée. »
- Assurer avec humanité l’accueil des réfugiés politique dans notre pays – « Nous devons nous montrer fidèles à notre constitution qui protège inconditionnellement ceux qui demandent l’asile. » Emmanuel Macron a rappelé le sens de la solution européenne trouvée à la crise des réfugiés, respectueuse de nos valeurs comme de la cohésion de la société française.
Porter le projet français en Europe et dans le monde
Malgré les avancées qui font progresser l’Europe, comme l’accord franco-allemand pour créer un budget européen de la zone euro, Emmanuel Macron n’en oublie pas moins les divisions qui séparent les Européens. Ces divisions fondent un nouveau clivage, celui « qui sépare les progressistes et les nationalistes ». Dans ce contexte, la France porte la voie des progressistes, celle d’un multilatéralisme fort qui protège les accords de coopération internationale, sur le nucléaire iranien comme sur le climat.
Nous partons du réel. Notre seule idéologie c’est la grandeur de la France. Ce que nous construisons, nous le faisons pour aujourd’hui mais aussi pour demain. Pour la jeunesse, pour qu’elle grandisse dans un pays où elle puisse choisir sa vie, ressentir pleinement cette appartenance à ce qui fait pleinement un peuple. C’est un patriotisme nouveau, réinventé, vivifié que nous sommes en train de construire ! Emmanuel Macron
retrouver le discours complet ICI